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Le BREXIT vu d’Outre-Manche

Publié le 2 mai 2017 - Mis à jour le 28 septembre 2021
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Les enjeux du Brexit concernent au premier chef l’avenir de la coopération nucléaire entre le Royaume-Uni et l’Union européenne. Entretien avec Tom Greatex, directeur de l’Association des industriels du nucléaire au Royaume-Uni (Nuclear Industry Association).

Quels sont les enjeux de la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne pour l’industrie ?

Tom Greatrex : Euratom sous-tend un certain nombre de processus pour l’industrie nucléaire du Royaume-Uni. Si la volonté politique est présente, il est probable qu’après sa sortie de l’Union européenne notre pays continuera d’entretenir une relation étroite avec les membres d’Euratom et d’autres pays disposant de l’énergie nucléaire.

À terme, le Royaume-Uni devra mettre en place son propre régime de garanties, créer de nouveaux accords pour la circulation des personnes, des services, du matériel et des biens nucléaires avec l’Union européenne et ratifier des accords bilatéraux de coopération avec un certain nombre d’autres pays exploitant des centrales, comme les États-Unis, le Canada, l’Australie et le Japon.

Aucun de ces défis n’est insurmontable. Avec le renouvellement de notre parc nucléaire, les chantiers de démantèlement à venir et en cours au Royaume-Uni, il est clairement dans l’intérêt des industries nucléaires britanniques et européennes de créer une relation étroite.

Quels seront les impacts sur les programmes de recherche ?

T.G. : Pour que les travaux de R&D financés par l’Union européenne au Royaume-Uni continuent, le gouvernement devra négocier un nouvel accord avec le programme Fusion for Energy [1], qui comprend le programme JET, plus grand tokamak existant à ce jour, situé au Culham Science Center, à Abingdon, près d’Oxford.


Il est dans l’intérêt des industries nucléaires britanniques et européennes de créer une relation étroite.


Y a-t-il des impacts sur la sûreté nucléaire ?

T.G. : Le Royaume-Uni devra présenter son propre régime de garanties lorsqu’il aura quitté l’Union européenne.

Comment les relations commerciales sont-elles appelées à évoluer ?

T.G. : Avec Euratom, l’industrie nucléaire britannique est affiliée à un certain nombre d’accords de coopération nucléaire (« Nuclear Cooperation Agreements »), négociés au fil des années par l’Union européenne. De son côté, le Royaume-Uni a conclu des accords bilatéraux en dehors du cadre d’Euratom. Cependant, ils devront être réécrits pour prendre en compte ce nouveau contexte. Les accords de coopération nucléaire devront également être révisés, puis ratifiés avec d’autres marchés nucléaires importants, comme les États-Unis et le Canada.

 

 
En chiffres…
L’énergie nucléaire au Royaume-Uni
20 % de la production d’électricité
65 000 emplois
7 1% des Britanniques considèrent que l’énergie nucléaire doit faire partie d’un mix énergétique bas carbone
49 millions de tonnes de CO2 évitées chaque année grâce au nucléaire, l’équivalent de 78% de la production du parc automobile britannique
 

 


Fusion for Energy (F4E) est l’organisation de l’Union européenne en charge de la contribution de l’Europe à ITER, le plus grand partenariat scientifique mondial visant à démontrer la faisabilité scientifique et technique de la fusion par confinement magnétique.


Par Boris Le Ngoc (SFEN)

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